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Qui écoute encore les scientifiques ?
Alors que se tient la 16e conférence des parties (COP) en Colombie, où l’on discutera de la préservation de la biodiversité à l’échelle mondiale, une question se pose : comment les connaissances scientifiques, qui alimentent les débats des conventions internationales, sont-elles réellement prises en compte face aux décisions politiques ? On parle de « décisions » entre guillemets, car il est évident que les responsables politiques, quel que soit leur bord, montrent peu d’empressement à transformer en actions concrètes les avertissements de la communauté scientifique.
La preuve en est, chez nous en France, avec le projet de loi de finances 2025 qui fait du Premier ministre un menuisier besogneux, as de la varlope, réduisant comme peau de chagrin les moyens déjà maigres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR). Pour le CNRS, ce sera -35 millions d’euros ! Pourtant, comme le relate avec justesse le quotidien Le Monde, aucun coup de rabot sur les 7 milliards du Crédit d’Impôt Recherche (CIR), cette niche fiscale qui ne profite qu’à l’industrie, et que notre syndicat, tout comme la communauté scientifique, dénonce depuis sa création !
Une fois encore, les politiques font la sourde oreille, alors même que l’Inspection Générale des Finances concluait qu’il était possible d’économiser 400 millions d’euros de CIR sans réforme structurelle. Oui, mais il ne fallait pas oublier que, sous les auspices marconiennes, seules résonnent les sirènes du capital. |
