Il est temps d’investir massivement dans l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche
Manque d’investissement dans le champ éducatif : un handicap majeur pour la France
La France pâtit d’un handicap majeur : son manque d’investissement dans le champ éducatif. Son effort en matière d’enseignement s’est même réduit depuis le milieu des années 1990. En 20 ans, la part de la dépense d’éducation rapportée à la richesse de notre pays a baissé d’un point, de 7,7 % à 6,7,% ce qui représente l’équivalent de 23 milliards d’euros par an.
Cette situation n’est plus tenable.
Elle pèse sur l’attractivité des métiers enseignants, et met de fait en tension l’ensemble du système d’éducation, de formation et de recherche.
Elle est un obstacle à l’évolution des pratiques alors même que, pour reprendre les termes de l’Observatoire des Inégalités « les élèves français souffrent d’abord d’un enseignement peu modernisé depuis les années 1960, taillé sur mesure pour faire réussir les élèves de milieux diplômés. Ce sont d’abord ses méthodes qu’il faudrait remettre en cause ».
Elle conduit à sous-investir dans le primaire et à l’université avec des conditions matérielles d’études médiocres par rapport à nos voisins. L’effort budgétaire annoncé pour revaloriser le métier et compenser les pensions, s’il se concrétise, serait un premier pas qui ne représenterait cependant que 0,4 % du PIB à l’horizon 2037.
La problématique est identique dans la recherche publique : le financement doit être à la hauteur des enjeux et des ambitions avec un objectif correspondant à celui fixé par les accords de Lisbonne, c’est à dire 1 % du PIB. Cet objectif devait être atteint en 2010. Le Sgen-CFDT demande 1,5 milliards d’euros par an pendant 7 ans pour atteindre cet objectif, la priorité du financement devant aller au fonctionnement des laboratoires avec une augmentation nette des dotations de base. En termes de recrutement, cela signifie aussi réduire la précarité, pour éviter un turn-over qui fragilise les équipes
C’est par le développement des compétences de sa population et en investissant fortement dans la recherche que notre pays pourra faire face aux défis du futur, en particulier concernant l’urgence écologique.
La loi de programmation pluriannuelle pour la recherche en cours de discussion et la loi de programmation budgétaire annoncée à l’Education nationale sont une première étape, mais cet effort national devra être poursuivi. Il est temps de changer de braquet et d’investir massivement dans l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche publique.