Comment la direction du CNRS botte en touche et…cache le ballon !
Vous êtes arrivés à l’échelon terminal de votre grade et vous n’avez jamais bénéficié d’avancement dans toute votre carrière.
De trop nombreuses raisons peuvent amener à cette situation car toute la chaîne de responsabilités est concernée, de votre DU, en passant par les RRH des délégations régionales, les Commissions Nationales d’avancement et même la direction du CNRS. Passons ces raisons en revue :
Votre DU qui ne vous propose pas à l’avancement : Certains DU ne vous proposent pas (ou vous positionnent en fin de liste), vous empêchant ainsi d’aller plus loin dans le processus d’avancement. Des motifs inadmissibles vous sont parfois donnés ! (par exemple un ingénieur de recherche en DR4 n’a pas été proposé pour une promotion en 1ère classe car il n’avait pas passé l’HDR !).
Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez contacter le service RH de votre délégation pour demander son avis ! En espérant qu’il s’étonne de voir que certains agents ne sont jamais proposés à l’avancement. Le service RH fait-il un suivi de ces cas ?
Les RRH des délégations régionales : Notre syndicat s’est déjà indigné dans un article précédent que les Commissions Interrégionales d’Interclassement (CIC) soient composées essentiellement de DUs, à nos yeux inaptes à évaluer des métiers qu’ils ne connaissent pas. Nous avions demandé et obtenu de la direction du CNRS le principe de la présence de 50 % d’IT dans ces CIC. Promesses n’ayant pas été suivies d’effets …
Les experts de ces CIC sont proposés par les délégués régionaux et leur service RH. On en arrive parfois à des aberrations comme par exemple, dans les délégations DR5, DR6, DR12, DR13, DR14, DR15, DR18 où les experts de la BAP J sont des DUs spécialistes de chimie, biologie, physique, informatique ou SHS et à qui on demande d’expertiser des dossiers pour lesquels ils/elles n’ont absolument aucune compétence en droit public, gestion RH, gestion financière ou valorisation…etc…. Les seuls experts IT de cette BAP J sont des RRH de délégation.
Et donc qui sont les agents promus ? Sans surprise, celles et ceux affectés à la délégation et dans les laboratoires dont les DUs sont experts de la BAP J !
De qui se moque-t-on ? Comment ne pas y voir des arrangements entre amis et des « renvois d’ascenseur » ?
Les Commissions Nationales d’Avancement : A noter que dans ces commissions (desquelles les syndicats ont été exclus(1)), on retrouve les membres nommés des “anciennes” CAP y compris les présidentes et présidents.
La direction du CNRS s’était engagée à mettre comme point de vigilance le principe du déroulement d’une carrière complète sur au moins deux grades. Manifestement cet engagement n’a pas été tenu lors de la campagne 2021, puisque notre syndicat avait identifié plus d’une trentaine agents n’ayant pas déroulé une carrière complète sur au moins deux grades et ayant atteint l’échelon terminal. Parmi eux, dix-sept seulement ont été proposés par leur DU, certains classés 1er de leur unité. Finalement seul un agent a été promu.
Encore une fois, de qui se moque t-on ? !
La direction du CNRS : La responsabilité de la direction du CNRS est engagée.
En effet, nos élus au Comité Technique du 2 juin 2021 lui avaient rappelé que le PPCR négocié avec la CFDT, prévoit le principe du déroulement d’une carrière complète sur au moins deux grades pour tous les agents de la fonction publique et que depuis le vote de la LPR en 2020, ce principe est inscrit dans la loi. Nous avons demandé au CNRS les modalités pratiques d’application de ce principe pour ses agents.
Voici la réponse de la direction : « Nous ne sommes pas dans le registre de l’obligation sinon ce serait inscrit dans la loi. On considère que l’on reste dans la réaffirmation de principe mais ce n’est pas une obligation absolue. Les annexes dans lesquelles est écrit ce principe ne font pas loi comme le texte principal. Le CNRS considère que l’on reste dans l’affirmation de principe et que c’est ce qui est préconisé dans les LDG. »
Malgré l’ambiguïté de cette situation, notre syndicat revendique que le CNRS mette en place un repyramidage en supplément du nombre de possibilités de promotions « classiques » au bénéfice des agents n’ayant pas déroulé une carrière complète sur au moins deux grades et ayant atteint l’échelon terminal de leur grade depuis 3 ans, comme cela a été fait dans des universités comme Sorbonne Université. Ces situations anormales doivent être traitées quitte à imposer des quotas aux Commissions Nationales d’Avancement.
Cessons de feindre l’étonnement devant l’insuffisance de candidatures aux concours externes IT du CNRS particulièrement en BAP J.
Le CNRS n’est plus attractif ni en rémunération, ni en carrière et cela doit interroger sa direction !
- : Depuis janvier 2021, vos élus ne siègent plus en CAP d’avancement : https://cfdt-recherche-epst.org/?p=22421