Devant le CNRS, la colère gronde contre un projet qui fracture la recherche
Ce lundi, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le siège du CNRS, répondant à l’appel de l’intersyndicale. Chercheurs, personnels de recherche, Catherine Nave-Bekthi, Secrétaire générale de notre Fédération, accompagnée par Christophe Bonnet, Secrétaire national et des membres du Bureau National de notre syndicat, avaient rejoints les présents pour exprimer leur opposition au projet porté par le PDG du centre.
Cette mobilisation dépasse largement le cadre du seul projet des « Keylabs ». Elle illustre un mécontentement général, nourri par des décennies de sous-financement et de réformes controversées. Elle témoigne d’une exaspération face à une vision à court terme de la recherche, marquée par une internationalisation de façade et une logique de compétition exacerbée. Pour beaucoup, les « Keylabs » ne sont qu’un symptôme supplémentaire d’un système à bout de souffle, incapable de répondre aux enjeux sociétaux majeurs.
Il faut dire que les illusions se sont dissipées depuis longtemps. Depuis vingt ans, les politiques publiques n’ont jamais accordé à la science les moyens nécessaires pour maintenir son rang sur la scène internationale. Malgré des engagements signés par la France – comme celui pris à Lisbonne en 2000 de consacrer 3 % de son PIB à la recherche –, les budgets restent insuffisants.
Pour la CFDT Recherche EPST, la situation est critique. Beaucoup commencent à comprendre qu’aucun changement ne surviendra sans un sursaut collectif. « Rien ne bougera si nous restons passifs », déclare un manifestant.
La CFDT Recherche EPST appelle à une réforme en profondeur afin de repenser une recherche publique au service du bien commun. Il ne s’agit pas seulement d’augmenter les moyens, mais aussi de redéfinir une ambition collective, loin des logiques de compétition et de rentabilité à court terme.