Reconnaître la pénibilité dans la fonction publique

« L’extension du compte professionnel de prévention (C2P) à la fonction publique est une avancée certaine pour les agents et salariés concernés », expliquait Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, à la sortie d’une réunion bilatérale organisée dans le cadre des concertations prévues par le projet de loi retraite. « C’est un début. Il faut aller plus loin ! » Alors que l’article 33 de l’avant-projet de loi sur les retraites prévoit l’extension du bénéfice du C2P aux agents des services publics, l’ensemble des organisations syndicales étaient invitées à présenter leurs revendications en la matière au secrétaire d’État Olivier Dussopt. La plupart ont refusé cette invitation ou ont adressé une fin de non-recevoir tandis que la CFDT a pris ses responsabilités, profitant de ce rendez-vous pour afficher ses ambitions.

Ce qu’elle demande ? L’ouverture d’un compte pénibilité à l’ensemble des agents exposés, dans les trois versants de la fonction publique, quel que soit le statut, et indépendamment de la taille des établissements. Et la réintégration des quatre critères de pénibilité retirés du C3P en 2017 (postures pénibles, port de charges lourdes, vibrations et risque chimique). Le ministre a d’ores et déjà affirmé qu’il n’y aurait pas de retour aux quatre critères. Il n’empêche, la CFDT poussera à tous les niveaux pour avancer sur la définition et la mesure de nouveaux facteurs. « Il est nécessaire de revoir les seuils d’exposition sur chacun des critères. Il est aussi nécessaire de revoir certains planchers, comme sur le travail de nuit », avertit la CFDT-Fonctions publiques, qui souhaite enfin l’adaptation des seuils pour les personnels à temps partiel ou non complet.

Transition entre la catégorie active et le compte pénibilité

Autre sujet de préoccupation des agents : la disparition annoncée de la catégorie active, c’est-à-dire les emplois qui présentent un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles pouvant justifier d’un départ anticipé à la retraite (aide-soignant, égoutier…). Une mesure qui concerne près de 500 000 agents (hors personnels en uniforme). « Pour nous, les droits acquis par les agents en catégorie nés après 1975 doivent être retranscrits dans le nouveau système. Nous n’accepterons pas que ces années soient perdues ! » Alors que les échéances vont se succéder à un rythme effréné, la CFDT-Fonctions publiques se veut particulièrement vigilante pour que cette concertation ne reste pas sans suite et que les agents ne soient pas perdants. Elle y veillera, en lien avec la Confédération. « Aujourd’hui, la prise en compte de la pénibilité dans la fonction publique n’est pas à la hauteur. Il est enfin temps de mieux reconnaître la pénibilité pour celles et ceux qui la subissent. »

voir aussi :

Réforme des retraites : La pénibilité au cœur des concertations

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