Nominations au CA du CNRS : entre grands patrons et «sociologue bling bling» que cherche la ministre ?
Parmi les 12 personnalités nommées par notre dévouée ministre, on ne compte pas moins de 5 responsables de grands groupes industriels: cela signifie-t-il que le CNRS devra s’orienter davantage vers les recherches finalisées? Par ailleurs, parmi les quatre personnalités nommées en fonction de leur compétence scientifique et technologique figure encore Michel Maffesoli[[«sociologue de salon», «armchair sociology»,ainsi que J. R. MacLean qualifie sa démarche, Critical Sociology (2000, vol. 26, 12: 166-170)]].
Après avoir nommé en 2005 au conseil d’administration du CNRS le très contesté Michel Maffesoli (voir les controverses rapportées par les médias), en dépit du scandale soulevé alors, la ministre persiste et le nomme en 2007 à la 19ème section du CNU où il s’illustrera en 2009 en s’auto-promouvant sans complexe à l’unique poste ouvert de professeur de classe exceptionnelle de deuxième grade, provoquant un nouveau scandale et la démission des membres de cette section. Qu’importe, toujours pleine de sollicitude, la ministre le nomme en 2008 à l’Institut universitaire de France alors qu’il ne figurait pas sur les listes de candidats retenus, et n’aurait jamais figuré même si les pairs évaluateurs avaient été consultés, protestation officielle de ses derniers et scandale encore abondamment commenté dans la presse.
Quelle importance que tout cela! Le voilà aujourd’hui à nouveau désigné pour siéger au conseil d’administration du CNRS. Une telle persévérance dans la provocation de la communauté scientifique confond.Que cherche le ministère ? À déconsidérer les SHS au CNRS ou le CNRS dans son ensemble ?
{ {{{Communiqué des représentants du personnel
au Conseil d’Administration du CNRS du 4 novembre 2009}}} }
Le CA du CNRS s’est réuni dans le contexte de la modification du décret portant organisation et fonctionnement de l’organisme. Les élus s’inquiètent de la future gouvernance de l’organisme notamment de la décision administrative de fusionner les collèges électoraux chercheurs et enseignants-chercheurs qui risque de conduire à la marginalisation des chercheurs au sein du Conseil scientifique et des Conseils scientifiques d’Instituts de l’organisme.
Les élus dénoncent les conditions de réunion de ce CA. Initialement prévu le 29 octobre, la réunion a dû être reportée à cause du retard pris par le ministère dans la nomination des membres. Cette réunion n’a pas respecté le délai de 15 jours pour la convocation et de 8 jours pour la réception des documents ne permettant pas ainsi d’avoir le temps nécessaire à la préparation du CA.
Les élus ont approuvé le maintien du recrutement et l’augmentation du nombre de promotion pour les chercheurs qui est à mettre à l’actif de la mobilisation des personnels depuis deux ans.
L’ordre du jour du CA comportait aussi la mise en place de primes d’excellence scientifique (PES). Les représentants du personnel considèrent que la PES, décrétée par le ministère, présentée comme une revalorisation des rémunérations, est de nature à mettre en péril les collectifs de travail et à provoquer de graves dysfonctionnements des instances d’évaluation. Ils rejoignent en cela l’expression du Conseil scientifique et des représentants des personnels au Comité technique paritaire (CTP).
Lise CARON (SNTRS-CGT), Martine DE ANGELIS (SGEN-CFDT),
Patrick MONFORT (SNCS-FSU), Daniel STEINMETZ (SNTRS-CGT).