Des scientifiques mobilisés à Orléans contre la loi pour la recherche
LA REPUBLIQUE DU CENTRE, le 11 décembre 2020
Les chercheurs orléanais se mobilisent contre la loi de programmation pour la recherche qu’ils jugent à l’encontre des besoins et revendications exprimés par la communauté scientifique.
Répondant à l’appel de plusieurs syndicats (Fage, SGEN-CFDT et Sup’Recherche-Unsa) à se mobiliser à la fois contre la loi de programmation pour la recherche, le projet de loi de finances 2021 et la loi sécurité globale, des personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur orléanais se sont réunis en assemblée générale ce jeudi 10 décembre.
Dans un communiqué, ils expliquent contester des choix qui vont « à l’encontre des besoins et de revendications exprimés par la communauté scientifique ». En détails, voici ce qu’ils dénoncent :
- « Une augmentation des fonds consacrés aux appels à projets de l’Agence nationale pour la recherche au détriment d’une augmentation des budgets des organismes de recherche et des laboratoires qui en ont tant besoin »,
- « Une mise en concurrence plus importante des personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur alors que nous savons qu’il ne peut y avoir de recherche sceintifique sans collaborations et coopérations nationales et internationales »,
- « Davantage d’emplois précaires via les « tenure tracks », CDD de 6 ans qui reculent l’entrée dans un emploi stable des scientifiques alors même qu’un chercheur reste en CDD jusqu’à en moyenne 33 ans avant d’être recruté au CNRS par exemple. »
Et d’ajouter que l’esprit de cette loi « va à l’encontre des besoins de la communauté scientifique en privilégiant le court terme et risque d’aboutir à la réduction de la liberté intellectuelle des scientifiques en leur imposant une recherche trop orientée ou guidée par des applications, en abandonnant l’exploration du champ des possibles ».
Ainsi, ils demandent une augmentation du budget consacré à la recherche publique et privée pour arriver à 3% du PIB dont 1% consacré à la recherche publique (actuellement seul 0.7% du PIB est dédié à cela) ; une augmentation des crédits récurrents de fonctionnement des labos afin de rattraper la perte de 15% subie ; une augmentation de postes de chercheurs et d’ingénieurs techniciens statutaires, là encore pour rattraper les pertes ; et des améliorations de salaire et ajustements de primes ; une réorganisation du crédit impôt recherche (CIR) jugé inefficace.
« Le CNRS et l’INRAE sont très présents à Orléans-Tours et Poitiers, et les Régions Centre-Val de Loire et Poitou-Charentes investissent dans la recherche bien plus que d’autres Régions. » Marylène Bertrand (Ingénieure de recherche en analyse chimique et représentante SGEN-CFDT recherche EPST pour la section Centre-Poitou-Charentes)