Partager notre vision de la Science et de la Recherche dans les Organismes Nationaux de Recherche (1/3)
La CFDT Recherche EPST vous présente en 3 volets sa vision pour l’avenir de la science et de la recherche en France. Le premier volet est centré sur des principes éthiques, l’inclusivité, ainsi qu’une réévaluation des modes de financement et d’évaluation de la recherche publique. À l’heure où la société est confrontée à des défis majeurs, tels que la transition écologique et la montée des théories complotistes, il est fondamental de repenser la relation entre science, société et politique.
Volet 1/3 – volet 2/3 – volet 3/3
Science, Éthique et Loi La production de connaissances est imprévisible, ses limites ne sont pas connues à l’avance. La connaissance est universelle et la liberté de recherche est inaliénable. La production des savoirs liés aux grandes avancées scientifiques contribue à consolider le corpus des connaissances en l’enrichissant, en l’élargissant et en le solidifiant. L’éthique du chercheur consiste, entre autres, à anticiper autant que faire se peut l’usage de la connaissance produite et l’utilisation de celle-ci qui doit préserver l’humanité et le Système Terre (atmosphère, hydrosphère, litho/asthénosphère et biosphère) des dérives de ses usages. Les statuts de tous les personnels de recherche de la fonction publique doivent les protéger, ainsi que tous les personnels des collectifs de recherches, des influences externes que pourront susciter l’obtention de ses résultats de recherche : 1. Dans un but mercantile, 2. D’asservissement, 3. D’aliénations des droits fondamentaux des populations, 4. De la remise en cause de la transition écologique et sociale. Aucun chercheur ou collectif de recherche ne peut être contraint par son employeur, public ou privé, de produire des connaissances qui contreviennent à la Loi et à l’éthique inhérente à la pratique d’une activité de recherche, si l’usage qui en résulte porte atteinte aux intérêts de l’humanité et de toutes composantes du Système Terre. La décision d’usage ou de poursuite des travaux scientifiques dont la nature ou l’usage pourrait contrevenir aux intérêts de l’humanité, ou de toutes composantes du Système Terre, doit faire l’objet d’un débat démocratique éclairé au sein d’une instance qui pourrait réunir le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) et ses composantes régionales, l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) et l’Académie des Sciences. Sciences et Déontologie Les résultats de la recherche nourrissent le corpus de connaissances de la Science. L’objectif premier est d’être vecteur de progrès sociaux, culturels ou économiques au bénéfice de la société. La doxa néo-libérale contribue à l’instauration d’une concurrence délétère à l’échelle mondiale. Nous promouvons au contraire la collaboration contre la mise en concurrence, plus propice au partage de valeur et d’efficience. Afin de limiter les conflits d’intérêts, les équipes de recherche ne peuvent assumer seules la promotion des résultats de recherche en vue de leur valorisation sociétale, culturelle ou économique. Les établissements doivent renforcer un accompagnement de qualité des équipes de recherche pour mener à bien ces démarches (identification des besoins, des marchés, des acteurs et des modes de valorisation). • Établir une démarche déontologique qui suit la méthode scientifique et respecte les règles admises par la communauté scientifique. • Interroger, pour les acteurs de la recherche, les règles déontologiques régulièrement, tout au long de la carrière (formation-titulaire), afin de se prémunir de potentielles méconduites scientifiques. Science en société : Construire une recherche qui reconnaît et assimile les champs de compétence fondés sur la connaissance directe de nos concitoyens. Bien que sept français sur dix déclarent faire confiance à la recherche publique, 20% d’entre eux sont perméables aux théories du complot. Ce phénomène social majeur, qu’amplifie le numérique, est une menace pour la démocratie. Selon le même principe que le « Pacte pouvoir de vivre », notre Organisation propose de renouveler le Pacte républicain entre la Société et le monde académique en réunissant les conditions d’une Recherche crédible, écoutée et entendue. Le changement viendra par une mobilisation citoyenne de nature participative lorsque c’est possible. Il est également crucial de favoriser le dialogue, la confiance mutuelle et la collaboration entre le public, la classe politique et les scientifiques. Cela garantira que les contributions scientifiques soient prises en compte lors de la prise de décisions politiques, en particulier pour les sujets à fort contenu sociétaux ou technologiques. Afin de renforcer la confiance dans la science, nous proposons : • D’améliorer l’éducation scolaire en accordant une plus grande importance à l’enseignement des méthodes scientifiques en favorisant le développement de recherches participatives. • De promouvoir l’enseignement des sciences dès l’école élémentaire et tout le long du parcours scolaire pour que tous les élèves puissent acquérir les connaissances nécessaires afin de comprendre leur environnement et les bénéfices de la science. • De transformer la médiation scientifique vers la médiation de la recherche tout en adoptant des modes de communication qui ne minimisent pas les incertitudes ni n’exagèrent les promesses. Il est également essentiel de promouvoir le dialogue, la confiance mutuelle et la collaboration entre le public, la classe politique et les scientifiques. Cela garantira que les contributions scientifiques soient prises en compte lors de la prise de décisions politiques, notamment pour les sujets à fort contenu sociétal ou technologique. |