Comité de suivi sur la revalorisation des carrières et rémunérations des personnels ESR
Publié sur le site du Sgen CFDT ICI
1er février 2021 – Installation du Comité de suivi de l’accord sur la revalorisation des carrières et rémunérations des personnels de l’Enseignement supérieur et de la recherche : déclaration liminaire de la CFDT.
Madame la ministre,
Nous sommes réunis ici pour installer le comité de suivi du protocole d’accord du 12 octobre 2020 portant sur la revalorisation des carrières et des rémunérations des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Seules les organisations signataires qui se sont engagées par leur signature peuvent participer au comité de suivi.
La CFDT a signé ce protocole et elle sera donc partie prenante de ce comité dont le rôle reste encore à définir plus précisément peut-être par une lettre de mission. Seules les organisations signataires comme le prévoit la loi pourront participer à ce protocole au nom d’un principe légitime : ceux qui se sont engagés, assument leur décision et en rendent compte ! La CFDT défend depuis toujours un syndicalisme d’acteurs plutôt que de spectateurs… Cela nous convient donc parfaitement.
La présence à titre d’invités des représentants des différentes conférences d’établissement lors de certaines de nos séances est également une bonne chose. Certaines des décisions qui seront prises dans le cadre du comité nécessiteront une application dans les établissements. A ce titre, les représentants des établissements peuvent apporter aux travaux du comité des éclairages pertinents pour une mise en œuvre optimisée.
Un premier accord majoritaire dans l’ESR, une revalorisation sans précédent…
L’accord que nous avons signé est historique puisqu’il est le premier accord majoritaire signé dans notre seul champ professionnel. Il est aussi historique car depuis le protocole d’accord parcours professionnels carrières et rémunérations (PPCR), qui a peu servi en particulier les enseignants-chercheurs et chercheurs, et les revalorisations de 1986, jamais une revalorisation n’avait atteint cette hauteur.
Ainsi pour donner quelques exemples, la PRES va être multipliée par plus de 6 et passer de 990 euros pour les chercheurs et 1260 euros pour les enseignants- chercheurs à 6400 euros, la PES par 3 pour atteindre 3000 euros soit l’équivalent d’un treizième mois pour un PRCE en fin de classe normale…
Les emplois des catégories C et B principalement vont être requalifiés et enfin, ces agents seront rémunérés dans la catégorie réelle d’emploi qu’ils exercent. Trop d’agents aujourd’hui effectuent des missions d’un agent de catégorie B en étant rémunérés comme un agent de catégorie C. Il en est de même pour les agents de catégorie B qui se verront requalifier dans la catégorie A.
Vous annoncez que 800 maîtres de conférences (MCF) seront promus professeurs d’université (PR), c’est aussi sans précédent et une bonne nouvelle pour les MCF qui se voient bloqués au dernier échelon de la hors classe avec une Habilitation à Diriger les Recherches (HDR) alors qu’ils arrivent en fin de carrière, carrière évaluée pourtant très largement comme très satisfaisante.
Bien sûr d’aucuns pourront dire, ils l’ont dit d’ailleurs, que cela n’était pas assez et qu’en particulier ils voulaient une augmentation du point d’indice.
La CFDT le dit aussi et continue à peser auprès de la ministre en charge de la fonction publique et du gouvernement pour ce dégel indispensable qui ne relève pas d’une décision du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI). La CFDT dit aussi, comme lors du PPCR, que cet accord ne répond pas à toutes nos revendications en matière de rémunérations et de carrières.
…mais négocier pour faire avancer les droits des agents ça ne peut pas être la politique du tout ou rien !
Mais la négociation qui a eu lieu a permis d’aboutir à un accord juste et équilibré pour les agents. Je tiens ici à souligner la qualité de la négociation même si parfois les échanges ont été vigoureux. J’en remercie chacun et chacune des membres du cabinet et de la DGRH mais aussi de nos partenaires syndicaux. Négocier c’est accepter de ne pas être seul, c’est faire un pas vers les autres parties si celles-ci en font de même. Chacun et chacune a fait un pas vers l’autre y compris entre organisations syndicales. Nous avons su mettre de côté nos intérêts particuliers pour nous retrouver sur l’intérêt général. Négocier pour avancer les droits des agents ça ne peut pas être la politique du tout ou rien !
Évidemment plusieurs points ne nous donnent pas encore totalement satisfaction. Nous comptons faire avancer ces éléments au cours des discussions qui auront lieu au sein du comité de suivi.
Au cours des discussions qui auront lieu au sein du comité de suivi, la CFDT compte bien avancer sur les points qui ne lui donnent pas encore satisfaction.
Je pense tout particulièrement à la répartition des volumes de repyramidage entre les différentes BAP. Pour la CFDT, toutes les BAP doivent être concernées car la recherche est bien une affaire de collectif ou chacune et chacun a sa place. C’est pour cette raison que nous veillerons à ce que tous les agents bénéficient d’une revalorisation : qu’ils travaillent dans les bibliothèques, les services administratifs et techniques, les services sociaux et de santé, les services d’aide à l’orientation et à l’insertion professionnelle …
La CFDT sera aussi vigilante à ce que les agents de l’AENES bénéficient aussi d’une revalorisation via le Grenelle de l’Éducation comme cela a été précisé lors des négociations.
Cet accord ne comprend pas non plus de plan de recrutement d’agents pourtant revendiqué par la CFDT mais ce n’est pas son objet et cette décision ne relève pas non plus du seul ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ESRI). C’est pourquoi la CFDT intervient régulièrement auprès du cabinet du Premier ministre et du président de la République pour obtenir un arbitrage positif sur un plan d’urgence de recrutement.
La CFDT veillera à ce que tous les objectifs visés par cet accord soient respectés et atteints, aujourd’hui et demain…
L’accord qui nous occupe aujourd’hui s’applique sur la période 2021 à 2027. Il vise une revalorisation globale des agents de l’ESRI et la réduction des écarts entre corps ou filières comme par exemple entre chercheurs et enseignants- chercheurs… Mais il constitue une première étape comme cela est mentionné dans l’accord vers une revalorisation visant à atteindre les montants moyens versés dans l’ensemble de la fonction publique. C’est donc bien un accord de justice…
La CFDT veillera à ce que tous les objectifs visés par cet accord soient respectés et atteints, aujourd’hui et demain. Pour la CFDT, cet accord engage la parole de l’État et donc du gouvernement actuel mais aussi des gouvernements à venir. Car l’État n’a qu’une parole, parole qui dépasse les étiquettes politiques partisanes. C’est un impératif démocratique. Surtout à un moment, où les concertations sur l’ordonnance portant sur le dialogue dans la fonction publique et sur les accords majoritaires doivent modifier en profondeur la culture de négociation et du dialogue social dans la fonction publique, plus de 12 ans après la signature des accords de Bercy sur la rénovation du dialogue social.
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