L’austérité et la précarité dans la Recherche (et la Fonction publique) : ça suffit !
Complément :
En complément au message ci-dessous, envoyé par le Sgen-CFDT-RechercheEPST, nous souhaitons préciser aux agents Inria que l’établissement a bien compensé l’augmentation de la CSG de 1,7% par la suppression des 1% de la cotisation solidarité et par le versement anticipé d’un forfait en attente du versement de l’indemnité compensatrice créé par le décret 1889 du 30 décembre 2017.
N’ayant été informés de ce versement par anticipation qu’après l’envoi de notre message nous n’avions pu en tenir compte dans notre communication initiale.
Nous tenons à remercier les collègues des services concernés qui ont pu mettre en œuvre cette indemnité dans des délais de temps particulièrement contraints.
Au terme d’un comité interministériel du jeudi 1er février 2018, le Premier ministre et le Ministre de l’Action et des comptes publics ont fait des annonces sur la fonction publique.
L’annonce d’une grande concertation ne suffit pas à faire oublier les promesses faites aux agents publics par le Président de la République lors de la campagne électorale « j’augmenterai votre pouvoir d’achat, comme celui des salariés des entreprises : vous paierez moins de cotisation et votre salaire net sera augmenté d’autant », ni le refus d’entendre les organisations syndicales en octobre 2017 sur ce sujet. Ces reniements ne présagent rien de positif pour l’avenir !
Pour les personnels de la Recherche, comme pour ceux de la Fonction publique, les décisions unilatérales du gouvernement produisent maintenant leurs effets de baisse significative du pouvoir d’achat :
- le gel du point d’indice,
- l’arrêt des mesures du PPCR initialement prévues entre 2018 et 2020 pour les catégories A, B et C de la Fonction publique, comme les revalorisations indiciaires de début ou fin de carrière ou un nouveau transfert « primes / points »,
- l’augmentation de 1,7% de la CSG, compensée de 1% seulement à ce jour malgré les promesses,
- l’augmentation, cette année encore, des cotisations de 0,27% pour la pension civile,
- l’instauration d’un jour de carence « ce n’est pas la bonne mesure » (Emmanuel Macron, ministre de l’économie, le 6 mai 2015!).
L’objectif d’un « cadre efficace » pour l’action publique en assouplissant le statut de la Fonction publique est méprisant pour les millions d’agents qui se consacrent à leur mission sans compter leurs efforts. C’est aussi synonyme, et les personnels de la Recherche sont bien placés pour le comprendre, de toujours plus de dégradation de la qualité de vie au travail, de toujours plus de précarité.
C’est de fait une attaque en règle de la Fonction publique qui se prépare. Elle toucherait de plein fouet la Recherche publique et nos EPST à travers :
- un « élargissement du recours au contrat pour donner davantage de souplesse dans les recrutements», « les possibilités de recourir aux contrats seront largement étendues » pour remplacer les titulaires exerçant des fonctions pérennes,
- le non remplacement des personnels quittant les organismes et l’incitation à un plan de départ volontaire (« mobilité au sein de la fonction publique », « départs de la fonction publique vers le secteur privé »),
- une simplification des instances représentatives des personnels, comme cela a été fait dans le privé avec les toutes récentes « ordonnances travail » auxquelles le Sgen-CFDT Recherche EPST s’est opposé. Le gouvernement souhaite fusionner ou faire disparaître certaines instances (« en simplifiant et en déconcentrant les instances représentatives») comme le Comité Technique d’Établissement Public (CTEP) essentiel pour l’expression des personnels, ou les Comités d’Hygiène et Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) indispensables à la prévention des risques professionnels et psychosociaux,
- l’instauration de la rémunération au mérite (« une part de la rémunération doit être liée au mérite »), ce qui traduit la méconnaissance des ministres qui nous gouvernent, des mécanismes d’avancement des personnels, basés sur l’évaluation individuelle et collective, et la rémunération indemnitaire liée à la fonction mise en place avec le Rifseep. Cette décision aurait aussi pour conséquence de freiner les aspirations des agents soucieux de faire évoluer leur carrière par mutation vers d’autres fonctions qui ne seraient pas reconnues au même degré de « mérite», sans compter la part de subjectivité pour mesurer le dit « mérite » … !
voir le PDF du dossier de presse ministériel
Le Sgen-CFDT RechercheEPST s’oppose à ces mesures hostiles aux personnels de la Fonction publique en matière d’emplois, de rémunération et de conditions de travail.
Lien vers notre glossaire des sigles et acronymes
Le Sgen-CFDT RechercheEPST