“C’est notre responsabilité collective de faire barrage à l’extrême droite » (CFDT)
Comment réagit et agit la CFDT face au climat délétère et populiste dans lequel baigne la précampagne présidentielle ?
La CFDT restera fidèle à trois grands principes dans cette campagne. D’abord, ne pas se laisser emmener sur des problématiques portées par l’extrême droite et ne pas la laisser prospérer. La CFDT est sans ambiguïté sur ce qu’est l’extrême droite avec sa vision mortifère de la société. Ensuite, la CFDT est et restera totalement indépendante : elle ne soutient aucun candidat, et aucun d’eux ne pourra se prévaloir de son soutien. Enfin, être indépendant ne veut pas dire être neutre : nous porterons nos propositions spécifiques sur le travail, l’emploi, les salaires, la protection sociale, le dialogue social… Et, dans le même temps, nous porterons des propositions dans le cadre du Pacte du pouvoir de vivre et ses 90 propositions, soutenues par une soixantaine d’associations, sur un nouveau modèle de développement écologique, social, économique et démocratique. Le Pacte va mener une sorte de campagne pour que ses idées soient entendues et, si possible, reprises.
Concrètement, comment aider les militants CFDT à lutter contre les idées d’extrême droite ?
La capacité de l’extrême droite à prospérer est proportionnelle aux arrangements qu’elle opère avec la vérité. Pour contrer l’extrême droite, il faut lui opposer les faits. Les militants de la CFDT doivent ancrer les faits dans la vérité. Si on prend l’exemple des flux migratoires, il est faux d’affirmer que les Français ont un sentiment de submersion ; dans beaucoup de territoires, cette affirmation n’a aucun sens. Pour les aider, la Confédération va les outiller. Sur cet exemple symptomatique, on a des études qui démontrent que les migrants sont pour notre pays bien plus pourvoyeurs de richesses que de coûts.
“Il ne faut pas avoir peur d’affirmer ses valeurs et d’expliquer que beaucoup de nos garanties collectives ont été construites par le dialogue social, que l’extrême droite veut mettre à mal en attaquant le syndicalisme.”
De façon plus générale, il ne faut pas avoir peur d’affirmer ses valeurs et d’expliquer que beaucoup de nos garanties collectives ont été construites par le dialogue social, que l’extrême droite veut mettre à mal en attaquant le syndicalisme. Je ne dis pas aux militants de la CFDT que c’est facile à faire mais c’est notre responsabilité collective que de faire barrage à l’extrême droite et aux périls dont elle est porteuse.
À PROPOS DE L’AUTEURNicolas Ballotrédacteur en chef de Syndicalisme Hebdo et de CFDT Magazine