Dopés par la mobilisation, les syndicats fixent deux nouvelles dates en février
Forte du succès de la deuxième journée de mobilisation, et face au mutisme du gouvernement, l’intersyndicale, réunie le 31 janvier au soir, a décidé de poursuivre le mouvement en appelant à deux journées de mobilisation, les 7 et 11 février.
Par Anne-Sophie Balle— Publié le 01/02/2023 à 11h26
« Face au jusqu’au-boutisme du gouvernement, sourd au rejet exprimé par la totalité des organisations syndicales et l’immense majorité des citoyens », l’intersyndicale a décidé de resserrer les rangs. En appelant à deux journées d’action, les mardi 7 et samedi 11 février, elle fait le choix d’amplifier la mobilisation, déjà annoncée comme l’une des plus grosses de ces vingt-cinq dernières années. « Le gouvernement doit entendre le mécontentement et retirer sa réforme », assène l’intersyndicale.
Les organisations syndicales ne décolèrent pas des récentes manœuvres du gouvernement, qualifiées de « propagande » pour convaincre du bien-fondé de sa réforme – notamment le mail envoyé par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques à des agents publics et salariés de droit privé –, de la même façon qu’elles n’acceptent pas les propos de la Première ministre affirmant que « l’âge de départ à 64 ans n’est plus négociable ».
« Pour les organisations syndicales, le recul de l’âge de départ n’a jamais été négociable ! Mais les propositions alternatives formulées par elles sont toutes restées lettre morte », écrivent-elles dans un communiqué commun lu à l’issue de l’intersyndicale.
Deux dates pour une liberté de choix
Si deux nouvelles dates ont été décidées, c’est bien pour « laisser le choix aux travailleurs de leur mode d’action et permettre à ceux qui ne pourront pas faire grève le 7 d’affirmer leur opposition à cette réforme, précise Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT. On sait qu’il est difficile pour certains salariés de se mobiliser plusieurs jours dans le mois, financièrement parlant. C’est pour cela qu’on leur donne la possibilité de venir un samedi. »
Elle sait d’ores et déjà que bon nombre de personnes se mobiliseront autant de fois qu’il le faudra, pour faire plier le gouvernement, et se félicite d’un « pari réussi » à l’issue des deux premières journées de mobilisation et d’une forme d’« ancrage territorial » dans des villes plus ou moins grandes où « on affiche une mobilisation en hausse de 20 à 25 % […]. Localement, les gens veulent se mobiliser ; cela témoigne d’un ancrage important du mouvement », poursuit Marylise Léon. D’ici au 7 février, l’intersyndicale appelle à « multiplier les actions et initiatives partout sur le territoire, dans les entreprises et services, les lieux d’étude, y compris par la grève ». L’intersyndicale, elle, se réunira de nouveau le mardi 7 février en vue de décider des suites à donner à ce mouvement qui, loin de faiblir, semble parti pour s’ancrer dans la durée.
À PROPOS DE L’AUTEUR Anne-Sophie Balle
Rédactrice en chef adjointe de Syndicalisme Hebdo