Le mouvement contre la réforme des retraites ne faiblit pas (CFDT)

Malgré l’adoption par le 49.3 du projet de loi, la mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas. Pour cette neuvième journée de manifestation, plus de 2,3 millions de personnes se sont mobilisées partout en France pour redire au gouvernement : “64 ans, c’est non !”

Par Sabine Izard— Publié le 23/03/2023 à 21h48 et mis à jour le 23/03/2023 à 22h11

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© Syndheb

« Nous manifestons aujourd’hui notre mécontentement et notre refus de cette réforme que l’on juge injuste, illégale et inégalitaire – surtout envers les femmes et les personnes dans des emplois où la pénibilité est élevée », martèle Aurélie, de l’Union départementale CFDT Paris. « C’est un acte citoyen et c’est important de dire non encore une fois. » « Nous avons démontré notre dignité, notre responsabilité, ce qui a rangé 75 % de l’opinion publique de notre côté », clame de son côté Bernard Martin, de la Fédération Communication, Conseil, Culture (F3C) de la CFDT.

« Nous avons le rapport de force et nous allons le garder. Face au mépris du pouvoir, nous allons montrer notre détermination. 49.3 ou pas, nous allons nous battre pour que cette loi ne voie pas le jour. » « Je ne me vois déjà pas aller jusqu’à 62 ans, alors 64… », s’inquiète de son côté Fatou, aide-soignante et adhérente CFDT.

Malgré l’adoption par le 49.3 du projet de réforme des retraites et l’intervention télévisée du chef de l’État, Emmanuel Macron, le 22 mars, c’est bien un rejet franc et massif de la réforme des retraites qui s’est exprimé ce 23 mars. Au total, plus de 2,3 millions de personnes ont manifesté partout en France. Presque autant que le 7 mars et ses 2,5 millions de manifestants. Et dans certaines villes comme à Marseille ou Bordeaux, les mobilisations ont atteint des records.

Pas au bout du parcours

« Il faut qu’on trouve une sortie apaisée, apaisante », a appelé de ses vœux Laurent Berger. « Je crois qu’il faut que le président de la République mette sur pause. » En effet, pour le secrétaire général de la CFDT, « il y a encore une mobilisation exceptionnelle alors même que le projet de loi a été adopté. Il faut tenir compte de ça pour ne pas créer de fractures irréconciliables dans la société. La démonstration d’aujourd’hui est unique. » Et la CFDT ne s’avoue pas vaincue.

Car si la loi est votée, elle n’est pas encore promulguée. On n’est pas au bout de son parcours, indique la CFDT, « puisqu’on attend encore les décisions du Conseil constitutionnel à la fois sur le contenu du texte mais aussi sur le processus parlementaire utilisé pour faire adopter cette réforme ». Il est également saisi sur le référendum d’initiative partagée.

Nouvelle date le 28 mars

« Je crois que c’est une énorme porte de sortie », estime Laurent Berger. « Mettons sur pause cette réforme » et rediscutons « du travail, de l’emploi de façon apaisée ». En attendant un signe du gouvernement, l’intersyndicale appelle à une dixième journée de grèves et de manifestations le mardi 28 mars et à des rassemblements de proximité ce week-end. 

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