Déclaration du SGEN-CFDT Recherche EPST sur l’attractivité des carrières pour nos collègues étrangers et leurs difficultés à renouveler leur titre de séjour – CA du CNRS le 15 Mars 2024

Le CNRS cherche depuis toujours à promouvoir l’attractivité de son environnement de travail comme des conditions d’exercices de ce dernier auprès des jeunes talents ressortissants d’autres pays. En effet, au côté de personnels statutaires de nationalités étrangères travaillant au CNRS, coexistent de nombreux étudiants, de jeunes chercheurs postdoctorants étrangers qui ont toujours représentés une chance pour la recherche publique française. Ils participent à la production de la connaissance, à sa diffusion et partagent des valeurs communes au-delà de nos frontières. Dans le contexte qu’instaure la loi Immigration, la CFDT attire l’attention de la Direction et des Tutelles du CNRS sur les difficultés croissantes que rencontrent certains de nos collègues étrangers à renouveler leur titre de séjour dans certaines préfectures. 

Les délais de traitement des demandes de renouvellement des titres de séjour dépassent souvent et, de beaucoup, leurs dates d’expiration, voir même les dates de validité des récépissés (Preuve du dépôt du dossier en Préfecture). Ces retards inadmissibles « fabriquent » des « sans-papiers diplômés » qu’emploient le CNRS. Même transitoires, ces situations engendrent un stress préjudiciable, d’abord sur le plan humain aux personnes concernées, mais également au sein des collectifs de recherche. Ces conditions médiocres écornent aussi durablement l’attractivité du CNRS auprès de ces jeunes talents.

De plus, la lenteur administrative en matière de renouvellement des titres de séjours concourt à limiter les libertés individuelles de nos jeunes collègues étrangers en les spoliant de leurs droits à :

  • Se déplacer à l’étranger pour des formations professionnelles, des conférences qui participent au développement et à l’approfondissement de leurs compétences scientifiques et techniques.
  • Les privent de couverture santé, le cas échéant de prestations sociales,
  • De la possibilité d’être recruté, et parfois de perdre la perspective d’une promesse d’embauche.

Tous ces conditions délétères conduisent nos jeunes collègues à une précarité parfois bouleversante en affectant durablement la poursuite de leur carrière. Quant aux recherches dépendantes du travail de ces collègues, elles subissent des retards préjudiciables à l’obtention des résultats et à leur valorisation ce qui constitue une véritable entrave, quand ce n’est pas la perte pure et simple des financements, déjà acquis, faute de pourvoir finaliser les embauches.

Les élus du SGEN-CFDT Recherche EPST demandent au CNRS et à ses tutelles de prendre la mesure des difficultés que rencontrent nos collègues étrangers dans leurs demandes de renouvellement de titre de séjour par l’aggravation des délais pour les obtenir et, d’user de leurs influences sur le Ministère de l’Intérieur afin que cesse cette gabegie et que soit restaurée la confiance et l’image  de la recherche française conduite par nos ONR.