Edito du 10 mars 2025

Notre communauté s’est réveillée ! Vendredi, près de 20 000 d’entre nous ont battu le pavé dans toute la France pour soutenir nos collègues américains, victimes des mesures obscurantistes décrétées par le pouvoir trumpiste. Un succès, certes, mais avons-nous bien saisi l’ampleur de la menace qui pèse sur le monde académique, là-bas comme ici ? N’aurions-nous pas dû être un million à clamer notre colère et à porter haut nos revendications ?

Nous pouvons encore, aujourd’hui, quitter nos labos une ou deux heures sans risquer le licenciement pour insubordination. Mais pour combien de temps ? Se croire à l’abri parce qu’on fait partie de l’élite labellisée « keylabs », c’est faire preuve d’aveuglement. Dans le même temps, le pouvoir en place et une frange d’élus au nationalisme décomplexé orchestrent des attaques en règle contre des pans entiers de la recherche : à l’Inrae, à l’Office français de la biodiversité, en manipulant la crise agricole, et en accusant nos collègues en SHS d’être de dangereux « wokistes ».

La mobilisation de vendredi le prouve : on ne peut plus rester les bras croisés. L’avenir de la science et de la recherche, en France comme en Europe, dépend de la mobilisation de toute la communauté scientifique. Sans elle, c’est l’esprit des Lumières et la démocratie qui s’essoufflent !

Alors, restons debout ! Rejoignez-nous en masse pour notre webinaire, jeudi 13 mars à 9h30, et faites résonner votre voix. Ne rien faire, ce serait laisser la porte grande ouverte à l’obscurantisme.