Inserm SIFAC+ : Les Organisations Syndicales dénoncent la synthèse édulcorée de l’administration et vous donne accès au rapport complet !

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Le 6 octobre 2025, l’administration de l’Inserm a publié dans Inserm Pro sa synthèse du rapport d’expertise sur la mise en place de SIFAC+.
L’ensemble des représentants du personnel, toutes organisations syndicales confondues, ont refusé de s’y associer, considérant que cette version minimise les constats et les alertes formulés par les experts. Le tableau ci-dessous compare les principaux éléments du rapport d’expertise à la synthèse publiée par l’administration, révélant comment cette dernière a édulcoré les conclusions des experts et tenté de masquer l’ampleur des difficultés vécues par les agents.

ThèmeConstats du rapport d’expertiseCe que dit la synthèse de l’administrationÉcart / Commentaire
Contexte généralL’expertise décrit un sous-financement structurel de la recherche publique depuis trente ans, entraînant une dépendance accrue aux financements sur projet. Elle insiste sur des sous-effectifs chroniques, un turn-over élevé et des services support fragilisés, déjà en tension avant SIFAC+.La synthèse reprend ces éléments mais de manière plus limitée : elle mentionne surtout le déficit d’attractivité, le manque de personnels ITA et les difficultés spécifiques des délégations parisiennes.La différence réside dans l’ampleur : le rapport montre une dynamique structurelle lourde, alors que la synthèse donne une image plus conjoncturelle.
Conduite du projet SIFAC+Selon l’expertise, le projet a été mené dans des conditions dégradées : mise en production d’un logiciel incomplet pour respecter le calendrier, retards de l’AMUE, assistance à maîtrise d’ouvrage jugée défaillante, perte de maîtrise interne. Elle pointe également des choix organisationnels risqués comme l’abandon des relais de proximité et une gouvernance trop centralisée.La synthèse reprend les retards de l’AMUE et les difficultés de recette, mais de façon plus neutre, parlant simplement d’un « déploiement malgré des conditions dégradées ».Le rapport met en avant une décision politique brutale et une perte de contrôle, la synthèse atténue cette critique.
Culture managériale et gouvernanceL’expertise est très sévère : elle parle d’une culture de dissimulation, d’hypercentralisation, d’hyper-contrôle contre-productif, et d’une direction plus soucieuse de plaire aux tutelles que de répondre aux besoins du terrain.La synthèse se contente d’évoquer une « communication inadaptée » et un management « cloisonné ».Ici, la différence est majeure : la synthèse gomme l’analyse critique du management.
Conséquences pour le personnel supportLe rapport décrit une surcharge massive et durable, des procédures confuses, un accompagnement insuffisant et surtout des atteintes à la santé : fatigue extrême, épuisement, perte d’estime de soi, sentiment d’impuissance. Il souligne la déstabilisation durable des SFACT.La synthèse mentionne aussi la surcharge et les problèmes de formation, mais parle simplement « d’usure mentale » et de « surcroît de travail ».La gravité est atténuée dans la synthèse, qui évite de parler d’« épuisement » ou de « burn out »
Conséquences pour le personnel scientifiqueLe rapport insiste sur des pertes de moyens financiers et matériels, des retards de projets, des opportunités perdues, particulièrement pour les jeunes chercheurs. Il évoque aussi une atteinte durable à l’image de l’Inserm.La synthèse évoque bien des pertes de moyens et des retards, mais dans un langage plus neutre, sans insister sur les impacts de carrière ni sur l’ampleur des conséquences.La synthèse est fidèle mais moins dramatique.
Rapports sociauxL’expertise constate une forte dégradation : tensions avec les fournisseurs et banques, pression accrue des chercheurs, clivages renforcés entre siège et unités, sentiment d’isolement et de déni. Elle insiste aussi sur une dimension politique, celle d’un contrôle renforcé de l’État.La synthèse reprend l’essentiel (tensions, isolement, clivages), mais sans évoquer la notion de « déni » ni le poids politique du contrôle étatique.Les faits sont repris, mais la charge critique disparaît.
Risques psychosociaux (RPS)Le rapport décrit en détail les risques graves : stress intense, burn out, bore out, conflits de valeurs, déséquilibre effort/récompense, perte de sens et d’estime de soi.La synthèse reprend ces catégories de risques, mais dans un ton plus neutre, parlant de « stress », « usure professionnelle », sans insister sur l’ampleur vécue.Les catégories sont les mêmes, mais la gravité est édulcorée.
RecommandationsLa rapport propose de renforcer le soutien au personnel, de fluidifier l’organisation, d’améliorer la communication, de revoir le partenariat avec l’AMUE, d’associer davantage les équipes de terrain. Cependant, le rapport insiste sur un point crucial : encadrer les pratiques managériales, réduire l’hyper-contrôle et changer la culture de pilotage. Ce volet est absent de la synthèse.La synthèse reprend les premières recommandations du rapport mais le point crucial sur les pratiques managériales a été omis.Les recommandations convergent, mais la critique du management est effacée dans la synthèse.
Ce comparatif montre que la synthèse est globalement fidèle dans les faits, mais qu’elle édulcore la gravité et gomme les critiques structurelles.
Là où le rapport décrit une crise systémique touchant la gouvernance, la santé des agents et la capacité scientifique de l’Inserm, la synthèse présente surtout un problème de surcharge et de communication.
Les liens ci-dessous permettent de télécharger le rapport d’expertise complet, afin que chacun puisse se faire son propre avis !


https://filesender.renater.fr/?s=download&token=3f83c409-5f0c-4fc0-bb72-de3c5d7d88a7
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