Meudon : Le grand ménage !
Le 27 janvier 2023, le Directeur général délégué aux ressources du CNRS est venu sur le site de Meudon-Bellevue pour annoncer la “vente à la découpe” du patrimoine historique du CNRS (voir ICI) et pour intimer l’ordre de replis des personnels devant les pelleteuses de Vinci !
Cette précipitation à répondre à l’ingérence du gouvernement dans les affaires internes du CNRS semble ne pas émouvoir la Direction de l’établissement dont le mutisme assourdissant contraste avec la froideur de l’administration à l’endroit des personnels des services impactés qui sont enjoints de déguerpir avant fin mars !
Pourtant la note sur la désaffectation et le déclassement du domaine public du CNRS d’une partie du site de Meudon précise qu’elle interviendra à « compter du complet déménagement des services concernés et dans un délai qui ne pourra excéder trois ans à compter de la présente décision »!
Comment accepter les conditions léonines de cette injonction ? La communauté scientifique doit réagir car, à travers cette inqualifiable agression des personnels de Meudon, c’est la Recherche et tous les personnels qui sont brutalisés par leur ministère de tutelle !
Les impacts sont nombreux, à commencer par la situation des agents qui, pour beaucoup d’entres eux, ont fait, dans un premier temps, contre mauvaise fortune bon coeur, sacrifiant la dernière campagne de NOEMI pour répondre aux nécessités du déménagement programmé vers Gif-Sur-Yvette d’ici fin 2023. Bien que réclamée par les Organisations Syndicales, aucune prime de restructuration ne leur a été accordée. Désormais c’est la pression à répondre à une décision inique qui l’emporte, engendrant stress, augmentation des risques d’accident de travail, incertitude à trouver un nouveau logement dans des délais devenus très contraints : tout un lot de RPS que le CNRS se targue habituellement de combattre !
Pour les agents de la division technique de l’Institut national des sciences de l’univers, déjà lourdement impactés par la pandémie de Covid, c’est l’accumulation de retards dans la préparation et la mise au point des équipements spatiaux embarqués. C’est l’impossibilité de construire un dossier de carrière quand les IT sont relégués au rang de déménageurs …
Il en va de même pour les agents du service central des concours contraints d’ajourner les réservations de salles pour les concours Chercheurs qui débutent le 27 février : les Sections/CID ayant réservé des salles sur le Campus de Meudon ont été invitées à patienter.
Enfin, si les agents de CNRS Images ne risquent pas de voir disparaître leur lieu de travail installé dans le Pavillon de Bellevue, il n’en est pas de même pour les précieuses archives dont ils ont la charge. Ces dernières sont directement impactées par le déménagement précipité qui nécessite, pour les plus fragiles d’entre-elles, la location de réfrigérateurs pour assurer leur conservation. De même, la disparition d’une salle de montage incapacitera les équipes dans la réalisation de leurs projets cinématographiques.
Dernière minute, un courrier de la ministre, lui aussi “secret”, demande au CNRS de produire un projet d’ici deux mois pour définir le contour d’un “lieu de prestige” orienté vers la Culture scientifique et technique (CSTI). Pas d’argent pour les agents mais des moyens pour la galerie !
Pour le Sgen-CFDT recherche EPST la coupe est pleine et ce n’est certainement pas aux agents de Meudon de la boire jusqu’à la lie !
Dernière Minutes : Les agents qui subissent la situation évoquée plus haut ne peuvent pas saisir la médecine du travail car la DR5 ne dispose plus d’un médecin de prévention. Certains, victimes de RPS, ont tenté de saisir le service médical de PMA qui les a renvoyés … à Meudon!